Des non-délivrances liées au stress thermique
Reproduction. Malgré un protocole bien établi, la baisse d’ingestion estivale a entraîné des problèmes de non-délivrances en série après la mise-bas.
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Chez un éleveur de vaches prim’holsteins en suivi mensuel du troupeau, je suis confronté à une série de non-délivrances. Sur les six derniers vêlages, en dix jours de temps, cinq vaches n’ont pas délivré.
Dans cet élevage, nous avions adopté un protocole de gestion des cas de non-délivrances : il passe par l’administration d’un bolus alimentaire pour prévenir l’apparition d’une métrite et par une surveillance accrue de la température corporelle. Ainsi, face à ce problème, l’éleveur a réagi vite et bien. Lors de la visite de suivi, je détecte « seulement » trois retards d’involution utérine avec métrites chez les vaches mal délivrées.
Baisse de l’ingestion en conditions estivales
Mais la question qui nous intéresse tous les deux le plus est de comprendre l’origine du problème. Car, à première vue, rien n’a été modifié dans la phase de préparation des vaches taries. Dans cet élevage, cette étape se fait en deux lots séparés.
Il y a bientôt deux ans, nous avions conçu une ration spécifique pour la préparation au vêlage, qui est distribuée pendant les quatre dernières semaines avant la mise-bas.
Un suivi mensuel
Lors des visites mensuelles de suivi, je vérifie que tous les indicateurs sont au vert : note d’état corporel, note de remplissage du rumen, respect des places à l’auge, pH urinaire, Agne (acide gras non estérifié, un indicateur de satisfaction des besoins énergétiques avant le vêlage)…
Au regard des résultats observés, rien ne laissait présager un problème à venir.
C’est finalement lors de la visite du mois d’août que nous nous rendons compte des facteurs à l’origine de cette série de non-délivrances.
L’éleveur me rapporte qu’il a dû réduire la quantité de ration distribuée quotidiennement à l’auge aux animaux, y compris aux taries, car l’ingestion des vaches a beaucoup diminué sur une période de sept à huit jours. Une situation liée au stress thermique dans un contexte d’augmentation des températures.
Un accès à l’eau limitant pour les vaches taries
Or, l’ingestion avant vêlage est un paramètre fondamental à la réussite du vêlage et des premiers jours de la lactation. En consommant moins, les vaches ne satisfont plus leurs besoins énergétiques et protéiques et la Baca théorique de la ration mise en place se retrouve mal maîtrisée.
Outre l’augmentation de la température, l’élevage a aussi cumulé une contrainte supplémentaire concernant l’accès à l’eau : l’un des deux abreuvoirs disponibles pour les vaches taries est tombé en panne. C’est d’autant plus problématique que le haut niveau de fibrosité de la ration de ces animaux renforce l’importance de l’abreuvement et que le manque d’eau induit une baisse directe de l’ingestion. Ces modifications des conditions d’élevage se sont produites entre deux visites mensuelles.
Solutions
Ce n’est qu’avec une ventilation efficace et, bien sûr, la réparation de l’abreuvoir que les vaches taries retrouveront un niveau d’ingestion conforme à leurs besoins. Alors la série de non-délivrances ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
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